Difficile de parler d’un “film culte” quand il est peu connu, et pourtant. Phantom of the Paradise, sorti en 1975, seul film musical du réalisateur des Incorruptibles et de Carrie, en est bien un.
Winslow Leach, chanteur à lunette assez peu charismatique mais bourré de talent, a une idée fixe : finir d’écrire sa comédie musicale, sorte d’opéra-rock qui revisite le mythe de Faust et dans lequel un jeune homme décide de vendre son âme au diable pour devenir… une pop star. De son côté, Swan, autoproclamé « plus grand producteur du monde » cherche une musique pour ouvrir le « Paradise », sa salle de concert tant désirée, temple ultime du rock où pourront se produire les artistes de son label joyeusement intitulé Death Records. Cigare au bec et costume trois pièces rose et beige, il décide de voler l’œuvre de Winslow et de l’envoyer en prison, séjour pendant lequel le pauvre compositeur dépossédé de tout devra troquer ses belles dents pour un dentier en acier moins classieux.
Heureusement, le jeune homme arrive (dans une scène d’anthologie) à s’évader de Sing Sing et décide de revenir pour hanter le « Paradise » qui va bientôt ouvrir ses portes avec son opéra. Après l’avoir retrouvé, Swan lui fait signer un contrat qui lui permet de récrire l’opéra pour sa muse, une chanteuse prénommée Phoenix. Enfermé à double tour pendant une semaine, Winslow devenu monstrueux suite à son évasion travaille d’arrache pied. Mais Swan projette d’employer un autre chanteur à la place de Phoenix, un certain Beef, travesti paranoïaque et drogué. Encore une fois, Winslow s’aperçoit du pot-aux-roses, et décide de se venger…
Réinventant le mythe de Faust et du tout aussi mythique Fantôme de l’Opéra, Brian de Palma réussit un coup de maître en alliant le rock, le surnaturel et le kitsch sans jamais devenir grotesque. Le combat de Winslow (pourtant peu sexy) pour retrouver sa dignité nous attendrit ; Swan, sa coupe à la Dave et son mètre soixante cinq sont jouissifs de perversion et de laideur ; Phoenix, candide et mégalo à la fois, chante divinement bien ; et Beef, accroché à ses talons de drag-queen et son rail de coke, est ridicule à souhait.
La scène de fin met tout le monde d’accord. Les vengeances et rivalités se règlent dans un carnage plutôt sage pour un de Palma mais stylisé pour l’occasion : décor rococo, costumes disco et danseuses en transe envahissent la scène tandis qu’un homme présent dans le public suit les faits et gestes de Winslow, apparemment déconnecté de toute réalité. Au-delà du pouvoir de l’image, des contrats bidons et des pactes diaboliques, le film construit un monde à part. Fantastique.
Winslow Leach, chanteur à lunette assez peu charismatique mais bourré de talent, a une idée fixe : finir d’écrire sa comédie musicale, sorte d’opéra-rock qui revisite le mythe de Faust et dans lequel un jeune homme décide de vendre son âme au diable pour devenir… une pop star. De son côté, Swan, autoproclamé « plus grand producteur du monde » cherche une musique pour ouvrir le « Paradise », sa salle de concert tant désirée, temple ultime du rock où pourront se produire les artistes de son label joyeusement intitulé Death Records. Cigare au bec et costume trois pièces rose et beige, il décide de voler l’œuvre de Winslow et de l’envoyer en prison, séjour pendant lequel le pauvre compositeur dépossédé de tout devra troquer ses belles dents pour un dentier en acier moins classieux.
Heureusement, le jeune homme arrive (dans une scène d’anthologie) à s’évader de Sing Sing et décide de revenir pour hanter le « Paradise » qui va bientôt ouvrir ses portes avec son opéra. Après l’avoir retrouvé, Swan lui fait signer un contrat qui lui permet de récrire l’opéra pour sa muse, une chanteuse prénommée Phoenix. Enfermé à double tour pendant une semaine, Winslow devenu monstrueux suite à son évasion travaille d’arrache pied. Mais Swan projette d’employer un autre chanteur à la place de Phoenix, un certain Beef, travesti paranoïaque et drogué. Encore une fois, Winslow s’aperçoit du pot-aux-roses, et décide de se venger…
Réinventant le mythe de Faust et du tout aussi mythique Fantôme de l’Opéra, Brian de Palma réussit un coup de maître en alliant le rock, le surnaturel et le kitsch sans jamais devenir grotesque. Le combat de Winslow (pourtant peu sexy) pour retrouver sa dignité nous attendrit ; Swan, sa coupe à la Dave et son mètre soixante cinq sont jouissifs de perversion et de laideur ; Phoenix, candide et mégalo à la fois, chante divinement bien ; et Beef, accroché à ses talons de drag-queen et son rail de coke, est ridicule à souhait.
La scène de fin met tout le monde d’accord. Les vengeances et rivalités se règlent dans un carnage plutôt sage pour un de Palma mais stylisé pour l’occasion : décor rococo, costumes disco et danseuses en transe envahissent la scène tandis qu’un homme présent dans le public suit les faits et gestes de Winslow, apparemment déconnecté de toute réalité. Au-delà du pouvoir de l’image, des contrats bidons et des pactes diaboliques, le film construit un monde à part. Fantastique.
(Janvier 2007)
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