Wednesday
LU et APPROUVE. Francis Mizio, de Bibliobs.com
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http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/vis-comica/ou-se-cache-le-tueur-de-chanteurs-francais
Mai 2008
Friday
SOCIETE. Pédophiles, chômeurs, consanguins… Pourquoi ils nous fascinent
Des antihéros pourtant, la littérature et le cinéma en ont connu d’autres. Il suffit de plancher quelques instants sur l’œuvre de Flaubert (tout le monde se souvient de la casquette en lapin de Charles Bovary…), de Beckett ou de Milos Forman (Salieri, génie de médiocrité…) pour comprendre qu’il n’est point besoin d’être héroïque pour être digne d’intérêt. Mais c’est peut-être justement là que le bas blesse.
En effet, la niaiserie plus ou moins savante des personnages qu’incarnent tantôt la concierge Renée, tantôt Dany Boon (aka Antoine Bailleul) sont avant tout des ressorts comiques propres à créer des tensions où la parole et le geste interviennent comme des détonateurs. Impossible de résister à leurs moqueries, même bienveillantes, quand on pense aux gaffes de Philippe Abrams (le supérieur hiérarchique de Bailleul) ou aux railleries de ladite Renée. Mais voilà, le fait est qu’une fois le mot « fin » arrivé, il ne reste plus grand-chose. Au mieux, un souvenir ému. Au pire, la franche sensation de s’être fait arnaqués.
De tels succès laissent perplexes, et nécessiteront sans doute quelques années avant d’être totalement éclaircis. A moins que leur caractère anecdotique ne reprenne finalement le dessus. Car il semblerait somme toute un peu paradoxal de compter parmi les « chefs d’œuvre » des productions qui, par définition, nient toute hiérarchie (sociale, culturelle) et confortent finalement les idiots dans leur idiotie, les « savants » dans leur mépris de l’inculture. Non pas que l’on doive pleurer sur les difficultés que connaissent nos chères élites bien-pensantes, mais qu’au moins, on puisse trouver regrettable que la culture dite « populaire » soit à ce point passéiste et revancharde. Après le « syndrome Amélie Poulain » d’une France déréalisée qui ne vit qu’au travers des autres, nous voilà maintenant devenus nostalgiques des corons. De quoi « brailler » un bon coup.
Mai 2007
SOCIETE. Capri, c'est fini
D’abord. D’abord… Il y eut un certain été 1936. Pour la première fois de son histoire,
Et puis il y eut la guerre. Et avec elle, pêle-mêle, le Général de Gaulle, la télévision en couleur, la « ménagère »,
Depuis,
Ainsi donc, à l’heure des compagnies aériennes over low cost, des bikinis transparents et des boussoles électroniques, comment arriver à fuir cette population franchouillarde qui vous a tant de fois donné des envies génocidaires ? Et surtout, quel exotisme sera susceptible de –vraiment- vous toucher, une fois la patrie désertée ?
Si d’un point de vue analogique, toute mode est fille d’une autre mode même lointaine, alors il est possible de déceler dans certaines destinations fétiches d’aujourd’hui des chromosomes communs aux « rêves d’ailleurs » d’antan :
Notre soif de « décentrement » n’est décidément pas sans écueils. Impuissante à rapprocher durablement les hommes, la mondialisation les a d’abord éloignés d’eux-mêmes. Pas étonnant dans ce contexte que le film très « terroir » de Dany Boon ait séduit une si grande partie de la population. "Bievenue chez les Ch'tis" a au moins ce mérite de voir les choses en grand, même en étant tout petit. Car le vrai snobisme aujourd’hui, c’est de fuir la pauvreté chez soi pour aller convoiter celle des autres, ailleurs. Triste tropisme.
Mai 2007