Saturday

CONCERT. Offenbach autrement

Célèbre pour ses pièces fantaisistes, le créateur de l’opéra-bouffe français a en réalité débuté sa carrière en tant que violoncelliste. Surnommé le « Liszt du violoncelle » par ses contemporains tant sa virtuosité impressionnait, il a écrit ses premiers grands morceaux pour cet instrument, tel le grand concerto pour violoncelle et orchestre surnommé -non sans ironie- « Concerto Militaire ». Marc Minkowski et l’orchestre du Louvre-Grenoble dévoileront cet Offenbach plus romantique pour deux concerts à La Rochelle et au Théâtre du Châtelet jeudi 28 et vendredi 29 Décembre. Au violoncelle, Jérôme Pernoo complètera ce programme de nouvel an par quelques valses oubliées du compositeur.
(Décembre 2006)

CONCERT. En barque pour Venise

A l’occasion du cycle Venise du 16 au 24 janvier 2006, la Cité de la Musique organise notamment deux concerts spéciaux. Samedi 20, l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Zoltan Pesko jouera deux compositeurs vénitiens contemporains, Bruno Maderna et Luigi Nono. En parallèle, une conférence et une table ronde seront proposés sur le thème « Venise, entre Orient et Occident ». La Venise baroque sera quant à elle à l’honneur dimanche 21 : le luthiste Hopkinson Smith et son ensemble interprèteront des pièces de Spinacino et Dalza du début du XVI° siècle.
Décembre 2006

SPECTACLE. Le Tournoi de Chauvency recréé à Metz

Sous l’impulsion de la musicologue américaine Anne Azema, la salle de spectacle l’Arsenal à Metz accueillera une véritable recréation mercredi 28 février 2007 sur le thème célèbre au Moyen Âge du Tournoi de Chauvency. Ce manuscrit du XIV° siècle de plus de 4000 vers constitue un témoignage majeur sur le déroulement des joutes des chevaliers ainsi que sur l’ « amour courtois », forme de relation amoureuse médiévale dont l’esprit et les codes sont inspirés des jeux. Il évoque par ailleurs les rites et les ambiances de l’époque où les banquets et la danse rythmaient la vie sociale.
Pour mettre en musique le texte, Anne Azema a rassemblé une multitude d’œuvres musicales du Moyen Âge et les a actualisées pour obtenir une création inédite. Trois ans de préparation ont été nécessaires pour aboutir à ce projet qui allie la musique, le chant et la danse. La mise en scène de l’italienne Francesca Lattuada donne corps au spectacle tout en le rendant lisible et accessible à tous.
Décembre 2006

PAMPHLET. Nicolas de Tavernost, vieux lion du PAF

Nicolas de Tavernost est directeur de la publication de M6.

Il est des personnalités brillantes que l’on ne saurait trop admirer, des vraies figures de proue qui nous enchantent et nous inspirent. Nicolas de Tavernost, à la direction d’ M6 depuis son lancement en 1987, n’en fait malheureusement pas partie.
Voix meurtrie et teint grisâtre, le « petit prince du PAF » devenu vieux lion de l’audimat ne s’enthousiasme guère. En le voyant ainsi, les yeux las et le regard lointain, on oublierait presque qu’il est à la tête d’une des chaînes françaises les plus navrantes, toutes catégories confondues. S’y succèdent sans complexe des émissions musicales aussi plates que répétitives (à raison de 30% de la totalité des programmes de la chaînes, difficile d’espérer mieux), des magazines mensongers, des shows de téléréalité où le ridicule (pas même le kitsch) rafle tout sur son passage… Bref, M6, c’est la petite chaîne qui montait, qui montait… et qui a fini par toucher le fond.
Métaphysique des tubes cathodiques
M6, est-il besoin de le rappeler, est une chaîne généraliste destinée aux moins de 50 ans, qui voit dans le géant TF1 son premier et plus vif concurrent. Le service public, retranché derrière des apparats de chaînes de « référence », fait office de poids plume.
Le modus vivendi de Nicolas de Tavernost est sans appel. Evoquant les achats massifs de séries américaines par sa chaîne (qui constituent peut-être son fond de commerce le moins scandaleux), il résume : « Nous achetons le droit de choisir ». La défense plaide donc coupable : M6 ne fait pas que choisir la médiocrité, elle l’achète.
En bon homme d’affaire, ce Bordelais sorti des rangs de Sciences Po (il a raté de peu l’ENA) se justifie brièvement : « Je m’interdis de trop penser pour les émissions diffusées sur M6 ». Ceci explique peut-être cela…
La télévision en chaîne
Mais M6 ce n’est pas seulement cette petite bête qui monte et qui plafonne en haut des charts du mauvais goût. C’est aussi un groupe qui possède une demi-douzaine de canaux sur le satellite et la TNT (Teva, M6 Music, Fun TV, TF6, Paris Première…) ; c’est aussi, jusqu’en 2007, le second actionnaire de TPS (qui sera bientôt racheté par CanalSat) ; c’est par ailleurs un producteur de cinéma en quête de nouveaux marchés et le propriétaire des Girondins de Bordeaux ; et depuis cette année, le groupe est devenu un concurrent direct de TF1 et Canal+ en ouvrant ses grilles de programme aux matchs de football.
Bien que répondant à un instinct délibérément « grégaire », le groupe M6 n’en est pas moins capable de produire des programmes de qualité, parfois même trop érudits pour pouvoir rester à l’antenne. Victime parmi d’autres, la remarquable émission de Thierry Ardisson Rive Droite / Rive Gauche (diffusée pendant quatre saisons sur Paris Première) n’a pas échappé à la dure loi de l’audimat. M. de Tavernost précise à ce sujet : « Une bonne audience c’est d’abord une bonne image ». Pas étonnant donc que Capital, magazine racoleur consacré à l’actualité économique, soit sa plus grande fierté.
Au sommet de la pyramide du PAF depuis plus de vingt ans, Nicolas de Tavernost est pour l’instant indétrônable. L’audimat semble formel : au pays de La Fontaine, il est décidément bien difficile de moucher les vieux lions.