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Il cachait la drogue dans son panier à linge

Un couple comparaissait vendredi devant le Tribunal de Lille pour détention et contrebande de cannabis
(Par respect pour les prévenus, leurs noms et prénoms ont été modifiés)

Difficile de savoir ce qui se passait réellement dans cet appartement de Croix où les policiers ont saisi 8 kilos de cannabis et 6 600 euros en décembre dernier. Le couple qui l'habitait, accusé de trafic de drogue, n'a cessé de se contredire durant les deux heures qu'ont duré le procès. Au grand damne d'Hélène Judes, la présidente, impuissante de bout en bout : « J'ai vraiment l'impression que vous nous prenez pour des imbéciles ». Le constat d'échec était semblable pour la procureure qui a néanmoins tenté de remettre un peu d'ordre dans cette histoire.

Hafida A. a 25 ans et se prostitue depuis sa majorité dans un bar à champagne en Belgique, cinq jours sur sept. Elle avoue toucher 4 000 euros par mois. Pendant ce temps son compagnon, Brahim Bekrouch (30 ans) reste chez eux. Un accident de voiture l'a rendu inapte au travail. Il touche le RMI, elle aussi. Tous deux dépendants au cannabis, ils possèdent une BMW volée (ils disent l'ignorer) et un garage dont seul lui semble connaître l'existence. Idem pour les 70 "savonnettes" de cannabis retrouvées dans le panier à linge ainsi que l'argent dissimulé dans la friteuse. « J'ai fait une lessive la veille de la perquis', pourtant, mais j'ai rien vu », confie-t-elle innocemment.

Proxénète ?

Le couple est donc soupçonné de trafiquer ensemble. Mais le comportement de l'homme, particulièrement distant envers sa compagne, met le tribunal sur une autre piste, dans laquelle Hafida A. ne joue qu'un rôle mineur. Car il semble bien que son compagnon se soit d'abord servi d'elle et de son argent. « On s'aimait bien, oui », déclare-t-il à son avocat. Une phrase qui sonne comme un aveu. Elle fond en larmes, « tiraillée, terrassée » dit la défense. Mais elle le couvre pourtant jusqu'à la fin.

Parce qu'il profitait de l'argent de sa compagne, Brahim B. était aussi accusé de proxénétisme, un motif que la sanction finale n'a pas retenu. Les juges l'ont condamné à deux ans de prison dont neuf avec sursis. La jeune femme, qui entame une cure de désintoxication et souhaite devenir puéricultrice, écope elle de neuf mois avec sursis. Heureusement pour eux, il s'agissait là de leur première comparution devant un tribunal.

Janvier 2009

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