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CYCLE CINEMA. Les huis clos (2)

Snake Eyes (1998). Avec Nicolas Cage, Gary Sinise, John Heard, Carla Gugino... Réal: Brian de Palma.
Toutes les télés américaines ne parlent que de ça. Le match de boxe qui aura lieu ce soir au palais des sports d'Atlantic City sera le match du siècle. Un évènement immanquable pour quiconque s'intéresse de près ou de loin à la boxe. Même le secrétaire d'Etat à la Défense est dans les tribunes, c'est dire. Alors, à rencontre exceptionnelle, sécurité exceptionnelle. Pour (sur)veiller tout ce beau monde, l'oeil intrépide de dizaines de caméras balaie sans relâche les gradins, les couloirs, les sous-sols. Rien ne leur échappe. Rien, jusqu'à ce que l'impensable se produise: des coups de feu qui résonnent, quelques spectateurs qui s'écroulent, et au final, un secrétaire d'Etat à la Défense définitivement mis hors service. Personne n'a rien vu évidemment. Pas même Kevin Dunne, le responsable de la sécurité qui, visiblement affolé par la situation, se voit déjà au fond du trou.
Heureusement, nous sommes aux Etats-Unis, et la salle grouille de policiers. Parmi eux se trouve un ami de Dunne, Rick Santorro, ripoux médiocre, petit tricheur et gros flambeur. Chemise bariolée à col "pelle à tarte", petit flic en rade de combines, c'est l'homme de la situation. Il se charge de mener l'enquête, dans un stade fermé à quintuples tours et devenu le théâtre d'une implacable chasse à l'homme. Mais, sans le savoir, ce loser au bon coeur a mis le nez dans une affaire qui finira par le dépasser...
Certes, le scénario est léger et la pirouette finale un peu prévisible, mais la réalisation vaut à elle seule le détour. Le premier plan séquence, génialement truffé d'effets numériques imperceptibles, nous plonge tout droit dans le monde de De Palma, où le spectateur est tantôt voyeur, tantôt traqué. Avec des procédés qui rappellent certains plans de Mission Impossible ou Phantom of the Paradise, Brian De Palma joue magistralement avec nos nerfs optiques. Témoins malgré eux, nos yeux restent fixés à l'écran comme les caméras le sont du public dans la salle. Mission réussie...
N.B. Si vous avez une impression de déjà-vu, pas de panique. Les acteurs secondaires ne sont autres que le génial "Lieutenant Daaan" de Forrest Gump, et le père de famille de Maman j'ai raté l'avion. Un duo insolite qui fontionne plutôt bien.

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