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EDITO. L'Artmaniak nouveau est enfin arrivé!

A peine en retard sur le calendrier viticole français, le très attendu Artmaniak nouveau est enfin disponible. De quoi vous aider à digérer cette rentrée bien peu digeste où l’on apprend béats que oui, les bébés aussi peuvent se congeler, et que, littérature oblige, les bourreaux Nazis ne raflent pas que des Juifs mais aussi des Prix Goncourt.
Trois ans après la parution de son premier numéro, en Novembre 2003, le seul magazine culturel destiné aux élites ignorantes du VII° arrondissement redonne de la voix. Et change au passage d’équipe et de formule : exit la rubrique interactive « Aux arts citoyens », c’est à présent la section Province qui prendra sa place tout au long de l’année. Egalement retouchée pour ce douzième numéro, la dernière page, qui sera désormais consacrée aux trouvailles faites sur le Web.
Pour souffler sa troisième bougie, Artmaniak a choisi de s’intéresser à l’art Trash, tendance culturelle incontestable -mais très contestée- de ces dernières décennie. Ce choix mérite tout de même quelques petites explications.
La violence, qu’elle soit symbolique ou physique, extrême ou diffuse, n’est pas un phénomène social récent. Et pourtant ; relayée par des médias et des discours politiques acides, voire pervers, elle semble partager de plus en plus notre quotidien, et ce, même à distance. Car aujourd’hui, c’est bien l’idée même de violence qui nous agresse, et pas seulement ce (ou celui) qui l’inflige. En même temps que l’on se prend de compassion face à des catastrophes qui se produisent à l’autre bout de la planète, on refuse qu’une violence née et conduite à ce même endroit nous percute. Parce que cela rappelle de mauvais souvenirs. Parce que cela jamais ne console, mais affole à coup sûr.
Enfant légitime de cette coquetterie occidentale toute récente, le Trash (en anglais, déchet) met justement le doigt là où cela fait mal, là où un simple « beuârk » ne suffit plus à vomir son dégoût. Toutefois, envisagée sous un angle absurde, anecdotique ou nécessaire, le trash acquiert des lettres de noblesse. En photo, ce Père Noêl ivre mort, un bonnet cachant ce qu’il reste de dignité chez lui, nous montre qu’il est possible d’être trash sans être vulgaire, d’être politiquement incorrect sans être condamné.
Cette cuvée d’Artmaniak 2006 est déconseillée aux estomacs sensibles... Pour les autres, la dégustation débute maintenant !
Novembre 2006
Paru dans Artmaniak n°12

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