Des années 70, la France se souvient d'Histoire d'Ô, d’Emmanuelle et de Brigitte Lahaye, trois icônes porno en vente libre partout à l'époque. Mais personne ne connaissait alors les hentaï, ces mangas pour adultes qui ont depuis contaminé toute une génération d’ « Otaku », devenus plus accrocs à ces Bd qu’à n’importe quel calendrier Playboy.
En japonais, « hentaï » signifie plus que "porno", cela veut dire "perversion" ou encore "anormalité". Âmes sensibles s’abstenir, donc. Animées ou pas, ces BD classées X ont recourt à un imaginaire que seuls les fans de mangas peuvent appréhender. En effet, les héroïnes, parfois à peine pubères, vivent dans des mondes fantasmagoriques où il n’est pas rare de voir copuler androïdes et extra-terrestres. Un peu comme si Petit Cœur couchait avec Végéta dans la série Dragon Ball Z…
Contrairement à la pornographie occidentale "traditionnelle", les relations homosexuelles féminines sont absentes de ces jeux érotiques. Les mangakas préférent mettre en scène des créatures tentaculaires transperçant les jeunes héroïnes de-ci de-là. Emotions fortes garanties.
Qu'on se rassure, toutefois, car le trait du dessin et les histoires choisies sont délibérément factices; il est donc bien plus simple de différencier réalité et fantasmes que dans un film classique, où l'image stricte implique plus directement une forme de normalité, d'évidence dans la domination de la femme par l'homme. Mais le développement du hentaï révèle aussi un malaise social au Japon, dont les codes et les mœurs rigides étouffent la sphère intime et conduisent in fine à sa lente implosion.
(Novembre 2006)
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